Les Rencontres Croissance et Technologie de la CSEEE se sont tenues le 25 novembre en présence de 85 adhérents et partenaires.

En introduction, le président de la CSEEE Xavier Rosa a souligné les travaux du  groupe transformation digitale créé par la CSEEE en 2019 avec des adhérents qui ont partagé des expériences et des idées, permettant la rédaction d’un rapport qui a été diffusé à l’occasion de ces rencontres. Ces travaux ont été à l’origine de ce thème.

La transformation digitale est un sujet sur lequel s’expriment rarement des dirigeants d’entreprises traditionnelles et encore moins dans nos métiers dont les activités ne peuvent pas être complètement digitalisées. Pourtant, nos adhérents sont déjà à la manœuvre de la transformation numérique de leur entreprise, voient les opportunités du digital et expérimentent. Ils ressentent également les menaces pour nos entreprises d’être déclassées dans la chaîne de valeur ou uberisées. Ils constatent que leurs clients et leurs salariés peuvent influer sur la réputation de leur entreprise. Ils observent enfin que nos entreprises deviennent elles-mêmes une composante importante d’une offre digitale, celle du bâtiment connecté.
 

Ces rencontres sont donc l’occasion de s’interroger sur les spécificités de nos entreprises, les bonnes pratiques et les points de vigilance pour aider les dirigeants à tracer une feuille de route.

 

Métier marché et organisation interne

Les adhérents de la CSEEE, membre du groupe digital ont donc travaillé sur 3 axes de transformation : le marché, le métier et l’organisation interne de l’entreprise que nous allons retrouver tout au long de ces rencontres. Le marché englobe l’offre commerciale et technique des entreprises, les installations et équipements mis en œuvre et les services associés et le développement de nouveaux segments d’activités avec toutes les infrastructures et services qui peuvent s’inscrire dans le mouvement des transitions numérique et écologique et des nouvelles réglementations. Le métier englobe l’évolution des compétences des collaborateurs, la transformation des savoir-faire, l’appropriation de nouvelles manières de travailler de faire face aux disruptions, l’évolution vers l’intégration et la programmation des équipements et pas seulement l’installation.  L’organisation interne englobe le  recours et le développement d’outils logiciels et applications qui rationalisent les processus (mobilité, collaboration, géolocalisation, … ) et peuvent apporter à l’entreprise un avantage concurrentiel numérique, la communication digitale et les réseaux sociaux.

 

Evolution technologique et exposition de l'entreprise

La première table ronde réunissait 2 adhérents : David Enée (ELSIA) et Astrid Lours-Riou (INDELEC SA) et deux experts Rémi Perthuisot, CEO de MUVRALINE  et Antoine Ghobril dirigeant de BATIREF.

Elle a été l’occasion d’échanges sur des activités de technologies avancées de nos métiers notamment dans le domaine de la sûreté. L’évolution des matériels et des solutions est rapide avec l’exploitation notamment de l’intelligence artificielle qui apporte des gains en performance et des possibilités inédites. Des exemples ont été donnés dans les domaines de la sécurité, de la maintenance prédictive, de l’analyse des comportements humains, de l’optimisation de la planification des activités humaines. La complémentarité est forte entre les intégrateurs, concepteurs et réalisateurs des installations qui vont optimiser et sécuriser les systèmes et les concepteurs d’applications qui vont apporter aux clients des usages avancés à forte valeur ajoutée. Sécurité, marketing, confort, performance énergétique, les usages sont quasiment infinis.

En allant vers ces marchés, les entreprises rencontrent aujourd’hui des freins notamment celui de trouver les compétences adaptées, car les filières de formation sont peu nombreuses. Elles s’exposent également à concurrence d’acteurs d’autres secteurs, de l’informatique notamment. La question de la propriété des datas est un des enjeux majeurs des prochaines années. La route est cependant tracée avec des textes comme le décret BACS et décret tertiaire, qui donne le cadre d’évolution de la construction et consacrent le rôle du digital dans la performance énergétique. Les électriciens doivent se former et développer leurs compétences pour saisir les opportunités a rappelé dans une intervention vidéo Albert Bouchoucha (Domotizy), adhérent de la CSEEE et co-animateur du groupe digital.

Cette table ronde a permis également d’évoquer un autre aspect de la transformation digitale qui est l’exposition désormais généralisée des entreprises à tout leur environnement et notamment à leurs clients, via le web et les réseaux sociaux.  Si l’entreprise choisit de ne pas parler d’elle, d’autres peuvent le faire à sa place. Il est donc important de gérer son exposition et de l’incorporer dans la stratégie d’entreprise, car elle peut être un vecteur d’affaires puissant.

Les clients particuliers comme professionnels s’informent désormais systématiquement sur l’entreprise avec laquelle ils envisagent de travailler. Les salariés font de même dans le cadre du recrutement. L’atout peut vite se retrouver un handicap, si l’entreprise ne prend pas en main le sujet de son exposition. Dans son témoignage de jeune dirigeante imprégnée de culture digitale, Astrid LOURS-RIOU a pu partager ses expériences et pratiques notamment la gestion de la coexistence de plusieurs générations qui n’ont pas la même approche et culture du digital.  Les avancées se font par petit pas en fonction de ses moyens et en conservant une vision cohérente et réaliste. Par exemple, le réflexe simple de valoriser les réalisations de l’entreprise par des photos publiées sur les réseaux fait partie des pratiques peu coûteuses pouvant avoir un impact fort en interne comme auprès de clients. Il n’est pas nécessaire que les photos aient l’air de sortir d’un magazine. L’exposition de l’entreprise a également comme conséquence un renforcement de la sécurité informatique. Les PME font de nouvelles cibles pour les cyber délinquants et les attaques de serveurs sont en croissance avec des risques de paralysie de l’activité de l’entreprise. Le corollaire d’une politique de protection des serveurs et connexion est aujourd’hui la souscription de contrats d’assurance dédiés à la sécurité.

 

Les dirigeants à la manoeuvre pour donner du sens et accompagner le changement 

La deuxième table ronde réunissait également 2 adhérents Olivier Lhéraud (Nor Electrique) et Gaëtan Guchet (BTB Industrie) et deux experts : Franck Sousa d’Alobees et Philippe Weppe de Ready4 digital. Elle était plus spécifiquement consacrée à l’organisation interne et à l’accompagnement du changement.

Chaque dirigeant a conscience qu’avec le digital nos entreprises peuvent devenir plus compétitives, plus agiles, plus rentables…  Mais le digital est partout et a des applications dans tous les fonctions de l’entreprise.  Il faut donc construire une vision bien adaptée à son entreprise avec des objectifs réalistes et atteignables pour être en mesure accompagner le changement. Il n’y a aucune solution clé en main, c’est pour cela qu’on retrouve aujourd’hui « 50 nuances de digital » dans nos entreprises.  Les entreprises du bâtiment sont des acteurs de l’économie réelle et le resteront avec une forte composante de  travail manuel, mais comme toutes les entreprises elles se digitalisent : elles doivent apporter du service et améliorer l’expérience client, rationaliser les processus métier et les chantiers, dématérialiser, fluidifier et automatiser des tâches à faible valeur ajoutée…  Au sein de la branche bâtiment, les électriciens sont les plus impactés par la transformation digitale du fait de leur marché. Toutes les installations électriques forment des réseaux qui peuvent intégrer du digital.

Dans les entreprises, le dirigeant est en première ligne pour mettre en place une stratégie de conduite du changement. Il doit notamment expliquer pourquoi il envisage de changer des choses qui aujourd’hui fonctionnent bien. L’agilité de l’entreprise, la gestion des données et la modernisation des processus métiers sont des sujets qui doivent être abordés méthodiquement. Chez Nor Electrique, c’est le dirigeant qui pilote la réalisation d’une nouvelle version de l’ERP plus moderne développé par l’entreprise et utilisé depuis de nombreuses années.

L’épisode du premier confinement a éprouvé les modes de fonctionnement de l’entreprise et a été un accélérateur de transformation avec le renforcement en équipements informatiques dédié au télétravail. L’offre en solutions informatiques est importante et diversifiée, mais il faut prendre le temps de faire les bons choix et bien veiller à la compatibilité des équipements et systèmes d’exploitation. Pour mener les projets, le dirigeant peut avoir dans l’entreprise un bras droit numérique en interne, ou recourir à une compétence extérieure. Des recours aux formations ou dispositifs d’accompagnement permettent d’actionner les leviers d’amélioration en interne. BTB Industrie a ainsi un programme d’accompagnement des collaborateurs sur les technologies propres au bâtiment connecté.

Les applications de suivi de chantier font partie des outils que certaines entreprises déploient actuellement avec succès. Alobees permet d’interagir avec les compagnons, de notifier une livraison, un changement de planning qui est notifié aux utilisateurs en temps réel, de partager des photos, etc. Elle est interfaçable avec Batigest (devis, factures, suivi de chantier…).  Ces outils apportent des gains en temps, en organisation et en  traçabilité. Leur intégration dans l’entreprise impose juste de bien préparer le terrain pour favoriser leur appropriation par les conducteurs de travaux et personnel de chantier.

Ready4digital  a présenté un dispositif d’accompagnent des dirigeants d’entreprises et collaborateurs à appréhender la notion de digital, analyser la performance de son entreprise et mettre en place une stratégie de conduite du changement. Ce dispositif financé par la BPI est gratuit et consiste en une formation de deux jours.

La CSEEE a mis en place une formation destinée à ses adhérents le 8 et le 15 février 2022.

 

 

Prix de l’innovation du Club partenaires

Au programme, cinq présentations d'innovations par des 5 sociétés partenaires en 3mn chrono suivies d'un vote du public sur 4 critères.

ont concouru pour présenter des innovations en 3 mn chrono.

  • SCHNEIDER ELECTRIC : PowerLogic HeatTag – Un capteur révolutionnaire pour la prévention des incendies d’origine électrique
    Par BENOIT BARBALAT
    Voir la présentation vidéo
     
  • SONEPAR : Charge point - Solution D’ADMINISTRATION et de SUPERVISION DE  BORNES DE RECHARGES ELECTRIQUES
    Par  Hervé VANCOMPERNOLLE voir la présentation

 

Le prix a été remporté par SCHNEIDER ELECTRIC avec PowerLogic HeatTag HeatTag capteur intelligent innovant, capable d'analyser les gaz et les particules dans le tableau de distribution et d'alerter avant toute fumée ou brunissement d'isolant.

 

 

 

Publié le 2.12.21